Lettre d'Isa à Béyoncé
Beyoncé, c'que t'es belle ! Déesse dansante du peuple, oui je suis mondialisé ! Tes cris et murmures raisonnent dans nos temples, les stades ! Nous sommes heureux de crier l'amour que tu incarnes, à qui nous donnons ton visage ! Dans la morne léthargie de nos vies, tes clips enchantaient nos aprèsmidi. Alors nous dansons aussi, le soir ! Nous nous jetons par terre, nous déchaînons nos corps, pour mieux décoller, s'en séparer, et laisser nos peurs au sol. C'est donc cela la transe ? Soudain, une inaltérable confiance m'anime;
Merci, B.
Tu es là ! Toi, lA femme. Danses, ne t'arrêtes pas. Si le monde s'effondre, tu danseras encore, sur le toit du monde. Himalaya. Et si on te demande pourquoi, tu répondras, que tu ne sais pas. Et comme la princesse Kaguya, libre, je m''enfuirai. Avec appétit !
Oui j'ai hurlé devant Béyoncé, parce que nous autres n'avons pas de temple, si ce n'est le monde et nous voulons tant en faire partie. Il ne s'agit pas de voir, de décrire, de prendre une image sainte, de dire "j'y étais"... c'est d'y croire, et le sentir. Oui, le monde sera notre temple, et notre théâtre. En route pour la terre promise.
Vous, les reines, nous montrez que nous pouvons quitter ce monde, le dépasser. Je veux être une femme libre. Je crache à la face d'une vieille morale qui n'est plus la notre, et je reprends une vieille, une très très vieille lutte, contre notre seul ennemi ; nous même.
A la conquête d'une féminité qui n'est pas écrite, m'emparant de la douce liberté des filles. Princesse ou putain ? Ah non, monsieur, c'est un peu court. Qui prétend connaître mes désirs ? Alors dansez, mes chéris.