ISA

Un excès de réflexion rend malheureux ou mystique.

C'est la Faute à Murphy



- la réhabilitation d'un ingénieur -

La loi* dite de Murphy ou «de l’emmerdement maximal» est un petit objet bizarre qui se promène dans la sphère du savoir populaire et décrit que : «la tartine tombe toujours du côté beurré».

* en science : une loi décrit, une hypothèse prédit, une théorie explique, une expérience démontre.

Cette loi est principalement évoquée pour dénoncer l'injustice du Destin, qui nous mène de Charybde en Scylla au moment de nos plus grandes fragilités.
Tout le monde à en tête une journée de merde où la série noire semble dépasser la coïncidence ; de même que tout le monde connaît un(e) poissard(e), un pauvre être poursuivit par la calamité qui -affligé- crache rageur l'imprécation :

« Enfoiré de Murphy ! ».

Sans appuyer sur la déraison de porter la responsabilité d'un phénomène à l'inventeur de la loi qui le décrit, j'irai sur un court panégyrique à Edward Aloysius Murphy Junior.

Ingénieur de l’aérospatiale américaine, il travaillât notamment sur la sûreté des systèmes critique tel que les systèmes d'éjections. Ce qui dans la pratique consiste à attacher un volontaire à une roquette lancée sur des rails et à la décélérer brutalement dans un bac d'eau pour mesurer à quel point ça fait mal.
Car le point est bien que l'on ne doute pas que l'expérience est douloureuse, mais de déterminer les symptômes qu'elle cause et s'ils sont tolérables.

( Aparté : quand on estime les risques trop grands on utilise un animal, ici Yogi l'ours -menotté dans la capsule- après son éjection d'un bombardier supersonique, y'a des jours comme ça...! )

Bref, le pilote d'essai (Dr. John Paul Stapp), démontrât ainsi que -correctement positionné- l'humain pouvait survivre à plus de 46 G* et donner une conférence de presse juste après dans laquelle il fut demandé à Stapp comment il était possible que personne n'eût été gravement blessé durant les tests. À quoi il répondit que cela avait été possible car ils avaient pris la « loi de Murphy » en considération, loi qu'il expliqua [wikipedia].

* vos organes et vos os essaient de sortir de vous avec une force équivalente à 46 fois leur poids : c'est comme si votre main pesait 30kg. Le record monte à 83g, assorti de cinq jours dans un état critique heureusement sans séquelle durable.



- loi et corollaire -

"Anything that can go wrong will go wrong." - Ed. Al. Murphy Jr.

« Tout ce qui peut aller mal ira mal. » est un axiome de design défensif qui consiste à imaginer à quel point vous êtes foutu quand le truc qui ne doit pas foirer foire quand même, et à limiter -sinon sa fréquence- la gravité d'un aléa (son risque).
Ce principe rigoureusement appliquer par Murphy et son équipe permit une grande consistance de la sécurité au court de ces tests pour le moins risqués.

Ces recherches furent cruciales pour le développement des ceintures de sécurité et des airbags ; Murphy contribuât donc, avec ses collaborateurs, à sauver de nombreuse vies.

Alors pourquoi maudire cet homme dévoué et rigoureux ?

Parce qu'il y a deux choses que l'humain déteste : se cogner l'orteil sur le coin d'un meuble, et être responsable de son propre malheur. Sauf que si « Tout ce qui peut aller mal ira mal. » pourquoi diable se balader insouciamment les orteils à l'air près de meubles anguleux ? Voire pourquoi posséder un mobilier aux arrêtes cruelles pour commencer ?

Se pourrait-il que nous laissions la chance au incidents de se produire, que se soit... Notre faute ?

Mais ! Me rétorquerez vous, normalement il n'y a pas de problème, c'est que ce coup là j'étais pressé !

Donc… C'est la faute de votre urgence si votre pied à fini sur la commode ?

« N'attribuez jamais de la malignité à ce qui peut s'expliquer bien plus simplement par de la bêtise. » - rasoir d'Hanlon

Curieux cheminement de pensée en effet que de croire qu'assailli par les évènements vous fussiez excusé de faire attention à vos propres actes.
Je vous comprends -nous sommes entre humains- mais vos tarses sont votre responsabilité.

Ce qui vous est arrivé c'est, qu’un fugitif instant, il vous a échappé cette âpre réalité :

l'Univers n'est pas votre pote.



-chaos-

Habitants privilégiés d'une planète tempéré, Nous avons perdu de vue que 90 % de la matière connue de l'Univers observable compose les étoiles -un environnement si hostile que même les atomes ne peuvent y contenir leur électrons- et que 99.999 % de l'espace est un abîme avide de disperser votre chaleur, vos liquides et vos vapeurs.

Entropie faisant loi toute vie nécessite le mouvement, tout mouvement consomme de l'énergie, toute énergie s'use.

L'ordre est un déséquilibre pour l'Univers, lui rêve de l'équanimité du chaos :
Un bruit blanc quantique.

Pourquoi vos écouteurs ne s’emmêleraient-ils pas dans votre poche ? Il y a tant de combinaisons de nœuds possibles et si peu d'ordonnées que la solution gordienne est simplement la plus probable. Du point de vue de nous écouteurs c'est simplement plus facile.
Le seul recours est de faire soi-même le nœud qui nous arrange, encore faut-il le connaître.

« Connaissez-vous la différence entre l'éducation et l'expérience ? L'éducation c'est quand vous lisez tous les alinéas d'un contrat. L'expérience, c'est ce qui vous arrive quand vous ne le faites pas. » - Pete Seeger

L'éducation c'est un peu l'évasion fiscale appliquée au hasard, quand le panier d'œufs tombe par terre et que la malchance réclame son dû, les malins qui auront répartis leur œufs dans un autre panier ou les auront emmitouflés s'en tireront toujours mieux.

Mais enfin on ne peut pas tout prévoir ! Entends-je. Bien sûr que non, car ce n'est pas là le point.
Il y a de toute façon bien trop de paramètres, bien trop d'inconnus et de faux semblants.

Les expériences s'enchaînent bonne ou mauvaise.
Tout se joue aux dés, et comme au casino les combinaisons gagnantes sont rares. Nous n'avons de prise que sur la mise: ce n'est qu'avec discernement, science et modération que nous pouvons avancer, lentement -avec effort- mais sûrement.

Car quitte à se promener dans la forêt les yeux bander autant faire l'effort tâtonner devant soi non ? Chaque arbre, chaque rocher, chaque ronce auxquels on se heurte c'est un peu d'énergie gaspillée pour le jour où on arrivera sur un vrai obstacle comme une rivière, une falaise ou une bête.

Le contre pied de « Tout ce qui peut aller mal ira mal. » suggère que tout ce qui va bien est déjà un putain de miracle. Le reste c'est à soi d'y parer. Et comme dis l'autre :

« Pendant que tu te lamente les autres s'entraînent. » - Arnold Schwarzenegger

Je l'ai sur le bout de la langue.

Isa, ça me trotte dans la tête depuis un certain temps, comme une musique que l’on n’arrive à identifier mais que l’on est sur de connaître. Tu sais, c’est le mot que tu as au bout de la langue mais qui ne veut pas sortir. Le truc qui te triture l’esprit et qui pourtant te paraît évident une fois qu’on te l’as dit. Peut être parce que ce n’est pas un mot mais une pensée complexe et infinie, celle qui parle de la vie qui nous entoure et du monde que l’on souhaite voir demain. Ainsi, cette lettre parle de choses évidentes. Des faits qui nous concernent tous et qui au final sont tellement « acquis » dans notre quotidien que nous n’y pensons même plus. Peut être même n’y avons nous jamais pensé. Comment vivre ensemble ? Que veut dire être une société ? Pourquoi avons nous peur ? Pourquoi le chômage est-il l’obsession ce notre génération ? Ce n’est pas des réponses que je cherche en t’écrivant mais un espace de réflexion, de pensée, de discussion et d’échange pour parfaire ma compréhension du monde qui m’entoure.

Mes études m’ont ouvert des portes sur la complexité de la formation du monde. J’ai appris à en décoder les éléments naturels, ceux que l’on ne maîtrise pas en tant qu’humain comme le climat, la géologie, le cycle de l’eau... Mais qu’en est-il du reste ? De tout ce que l’humain a créé ? Comment l’homme organise t-il son monde (et je dis bien SON monde) pour vivre ?
Parfois on se sens grandir, murir, prendre de l’âge, car on a la sensation d’être plus éveillé aux phénomènes qui nous entourent. Tu vois Isa, je pense que je suis en plein d’dans. Depuis quelques temps j’ai la sensation de mieux comprendre l’organisation de notre société, de pouvoir saisir les origines et les conséquences de certaines politiques ou de certains actes sur notre société. J’ai la sensation de replacer dans l’ordre certaines séquences de notre histoire que j’ai pu apprendre au collège ou au lycée mais qui sans accroche dans mon esprit n’ont malheureusement pas pu être mémorisées, comprises. C’est comme si mon cerveau se mettait à tourner un peu plus dans lebon sens, que les engrenages se mettait peu à peu à tourner, me permettant alors de comprendre plus de choses. C’est très agréable tu sais. Mais c’est aussi très effrayant. J’ai la sensation de toucher du doigts un petit bout de l’immense complexité du monde qui m’entoure et en même temps je me rends compte que ça ne sera jamais possible de tout comprendre. Notre société est devenue trop complexe. Dans ces moments là, je me prends d’indulgence pour François Hollande. Je me dis que lui non plus ne doit pas tout comprendre, mais que comme moi il essaye. Car comprendre c’est déjà agir. Expliquer c’est déjà faire. Mais aujourd’hui dire ça ne suffit plus.

"Le bon, la brute et le truand"

Je voudrais partager une réflexion sur ma compréhension de la nature humaine. Lorsque j’étais petit, j’ai toujours cru que personne n’était totalement « mauvais », et que par opposition tout le monde avais en lui une part de « bon ». Je ne voyais que ce que j’avais envie de voir, ce qui m’a valu quelques emmerdes à l’école d’ailleurs. J’était trop naïf, pas assez sur mes gardes, pas suffisamment sûr de moi.
Puis on m’a expliqué qu’il y avait des « bonnes » et des « mauvaises » personnes. Deux catégories, c’est plus simple qu’une car quand on en sait pas si untel est bon, alors on peut toujours dire qu’il est mauvais. Plus tard je me suis rendu compte qu’il y avait du bon même chez les mauvais. Tu sais, c’est la séquence de dessin animé où le grand mec, méchant et costaud se met à pleurer parce que le héros lui a parlé de sa maman pour l’attendrir : « en chacun de nous il y a un coeur sensible... » mouai... je ne sais pas vraiment quoi en penser en fait. J’ai bien chercher, je ne suis jamais tombé sur quelqu’un de profondément mauvais au point de mériter la peine de mort. Mais j’ai compris que l’on pouvais être bon tout en faisant de mauvaises choses. Ca doit certainement te sembler un peu trop « biblique » ma réflexion mais en fait c’est surtout basique. Basique comme les réflexion que l’on peut avoir lorsque l’on parle de prisonnier, de casseurs, de voleurs, de violeurs et de meurtriers. « Lui, je le connais, il ne fera jamais rien de bien de sa vie. Il retournera en prison c’est sur. » ou encore « les gars (car c’est jamais des nanas ceux qui vont en prison) dès qu’il sortent de prison ils recommencent c’est sûr, c’est dans leurs gênes ! » Et dès que l’on parle de réinsertion, ce qui devrait être une bonne chose, tout de suite ça marche pas, ça coûte trop cher à la société etc.
En fait le problème est plus simple que ça : l’être humain est aussi complexe que la diversité des personnes qui vivent sur cette planète, du coup il y a du bon et du mauvais dans chacun de nous, mais ça n’est pas une question de gênes ou d’explication alambiquée. La question est surtout de savoir pourquoi les gens qui volent, volent et pourquoi ceux qui tuent, tuent! L’homme est conditionné par son lieuxde vie et par les gens qui l’entourent. S’il ne se sent pas de vivre avec les autres, donc en société, il finira par agir en dehors des règles qui régissent cette société. Il sera alors considéré comme « mauvais ». Mais mauvais n’est pas un qualificatif qui devrait déterminer un homme mais plutôt son comportement. C’est l’acte en lui même qui est mauvais. Alors posons nous la question de pourquoi certaines personnes n’arrivent pas à vivre en société. Qu’est ce que ça veut dire « société » ?